Qui se vante dans les journaux d'écrire les lois?
Une autre loge franc-maçonnique pourrait naître sous peu à Montréal.
La Presse 25 mars 1982 (extraits)
Jacques Benoit
Morts, les franc-maçons?
Alors qu'il y a dix ans ils seraient devenus membres des Chevaliers de Colomb, une trentaine de policiers de la CUM viennent, dit-on dans le milieu maçonnique, d'adhérer à la plus puissante association de francs-maçons du Québec, la Grande loge du Québec.
Lire aussi, attentivement, la pétition récente parue dans "le Devoir" en faveur de la libération du journaliste salvadorien Victor Regalado: y figure, parmi nombre d'autres organismes, deux loges, (ou sections) maçonniques, la loge Montcalm du Grand Orient de France et la loge Liberté de l'Ordre mixte français et international du Droit Humain.
"Nous nous sentons le vent dans les voiles, Nous voulons faire savoir que nous existons. Nous sommes prêts à cela", explique M. André Demets, un spécialiste de la direction de personnel, membre de la loge Montcalm.
(...)
Situation conforme à l'état de fait qui a résulté de la Conquête, c'est, au Québec, la maçonnerie de tradition anglo-saxonne qui a le haut du pavé, la Grande Loge du Québec comptant dans les 10,000 membres, et peut-être même, dit-on, deux fois plus, dont bon nombre de francophones issus principalement du milieu des affaires.
(...)
Mais rien ne dit que ces deux loges, très proches l'une de l'autre bien qu'elles appartiennent à des formations différentes, ne finiront pas par former le noyau d'où pourra sortir, eventuellement une autre grande loge québécoise. "Si le Grand Orient de France existe ici, ce n'est pas pour durer car nous estimons que tôt ou tard il devrait y avoir une obédience (grande loge) du Québec ou du Canada. C'est ce vers quoi nous tendons", expliquait récemment, dans une interview à LA PRESSE, le grand maitre adjoint (vice-président) du Grand Orient, Marcel Samide.
[commentaire antimacon: c'est effectivement ce qui s'est produit en 1992 avec la création du Grand Orient du Canada]
Les deux maçonneries
Différence fondamentale entre les deux grands courants de la franc-maçonnerie: alors que l'anglo-saxonne s'en tient à l'étude de la symbolique maçonnique (qu'on pourrait définir comme la comprehension de l'univers et de la place qu'y tient l'homme) et à l'entraide entre adeptes; la française, ou libérale, entend aussi agir sur la société, en vue, explique Marcel Samide, "d'apporter des améliorations à la condition de l'humanité et des gens". D'où, chaque année, l'obligation pour les loges d'étudier certains grands problèmes sociaux, économiques et concernant la paix (le convent, ou congrès annuel, fait ensuite la synthèse des travaux), d'où, également, l'influence considérable de la maçonnerie sur la societé française. Parce que, signale Marcel Samide, même si elles peuvent ne sembler être au départ que des "voeux pieux", "les idées mûrissent, inévitablement, et qu'elles finisent toujours par se frayer un chemin jusque dans la réalité quotidienne. "On peut agir au niveaux de la chambre des députés, du sénat, des municipalités".
(...)
En France, les ministres francs-maçons sont nombreux
Jamais, aux dires du grand maître adjoint du Grand Orient de France, Marcel Samide., il n'y eut autant de ministres franc-maçons en France qu'aujourd'hui, sinon sous la Troisieme république (1870-1940), où tous l'étaient. Il y en a eu du temps de De Gaulle, de Giscard d'Estaing, mais il n'y en avait pas autant que dans le moment.
Situation qui n'est pas exclusive à la France, Salvador Allende était franc-maçon, comme l'étaient de nombreux présidents des États-Unis: Washington, Madison, Franklin, Jackson, les deux Roosevelt, Wilson, Truman, Johnson, Gerald Ford. En 1975, de même, le Sénat des États-Unis et la Chambre des représentants comptaient, chez leurs élus, la moitié de francs-maçons.
Présente aux plus hauts niveaux de la vie politique française, la franc-maçonnerie a eu et a encore une influence marquée sur la société du pays, au point qu'un de ses ex grands maîtres, Jacques Mitterand, pouvait écrire, en 1975, dans la revue du Grand Orient, "Humanisme": "En raison même de leurs options politiques diverses, ils, (les francs-maçons) préparent ainsi, par textes précis, l'esprit et parfois la lettre même du projet de loi qu'une majorité d'homme de progrès seront susceptibles de voter dans leurs attributions parlementaires".
Un autre ex-grand maitre, Fred Zeller, déclarait en 76 au magazine "Crapouillot": C'est grace aux travaux effectués dans les loges que furent élaborées toutes les grandes lois qui marquèrent l'histoire contemporaine: abolition de l'esclavage dans les colonies, habitations à loyer modéré, statut des fonctionnaires, sécurite sociale, crédit agricole, loi sur la contraception, etc".
Marcel Samide: "L'école laïque française, c'est le fait de la maçonnerie. D'autres législations, sécurité sociale, allocations familiales, planning familial, etc. sont aussi nées, souvent, d'un travail qui a commencé en loge".
La Presse 25 mars 1982 (extraits)
Jacques Benoit
Morts, les franc-maçons?
Alors qu'il y a dix ans ils seraient devenus membres des Chevaliers de Colomb, une trentaine de policiers de la CUM viennent, dit-on dans le milieu maçonnique, d'adhérer à la plus puissante association de francs-maçons du Québec, la Grande loge du Québec.
Lire aussi, attentivement, la pétition récente parue dans "le Devoir" en faveur de la libération du journaliste salvadorien Victor Regalado: y figure, parmi nombre d'autres organismes, deux loges, (ou sections) maçonniques, la loge Montcalm du Grand Orient de France et la loge Liberté de l'Ordre mixte français et international du Droit Humain.
"Nous nous sentons le vent dans les voiles, Nous voulons faire savoir que nous existons. Nous sommes prêts à cela", explique M. André Demets, un spécialiste de la direction de personnel, membre de la loge Montcalm.
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Situation conforme à l'état de fait qui a résulté de la Conquête, c'est, au Québec, la maçonnerie de tradition anglo-saxonne qui a le haut du pavé, la Grande Loge du Québec comptant dans les 10,000 membres, et peut-être même, dit-on, deux fois plus, dont bon nombre de francophones issus principalement du milieu des affaires.
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Mais rien ne dit que ces deux loges, très proches l'une de l'autre bien qu'elles appartiennent à des formations différentes, ne finiront pas par former le noyau d'où pourra sortir, eventuellement une autre grande loge québécoise. "Si le Grand Orient de France existe ici, ce n'est pas pour durer car nous estimons que tôt ou tard il devrait y avoir une obédience (grande loge) du Québec ou du Canada. C'est ce vers quoi nous tendons", expliquait récemment, dans une interview à LA PRESSE, le grand maitre adjoint (vice-président) du Grand Orient, Marcel Samide.
[commentaire antimacon: c'est effectivement ce qui s'est produit en 1992 avec la création du Grand Orient du Canada]
Les deux maçonneries
Différence fondamentale entre les deux grands courants de la franc-maçonnerie: alors que l'anglo-saxonne s'en tient à l'étude de la symbolique maçonnique (qu'on pourrait définir comme la comprehension de l'univers et de la place qu'y tient l'homme) et à l'entraide entre adeptes; la française, ou libérale, entend aussi agir sur la société, en vue, explique Marcel Samide, "d'apporter des améliorations à la condition de l'humanité et des gens". D'où, chaque année, l'obligation pour les loges d'étudier certains grands problèmes sociaux, économiques et concernant la paix (le convent, ou congrès annuel, fait ensuite la synthèse des travaux), d'où, également, l'influence considérable de la maçonnerie sur la societé française. Parce que, signale Marcel Samide, même si elles peuvent ne sembler être au départ que des "voeux pieux", "les idées mûrissent, inévitablement, et qu'elles finisent toujours par se frayer un chemin jusque dans la réalité quotidienne. "On peut agir au niveaux de la chambre des députés, du sénat, des municipalités".
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En France, les ministres francs-maçons sont nombreux
Jamais, aux dires du grand maître adjoint du Grand Orient de France, Marcel Samide., il n'y eut autant de ministres franc-maçons en France qu'aujourd'hui, sinon sous la Troisieme république (1870-1940), où tous l'étaient. Il y en a eu du temps de De Gaulle, de Giscard d'Estaing, mais il n'y en avait pas autant que dans le moment.
Situation qui n'est pas exclusive à la France, Salvador Allende était franc-maçon, comme l'étaient de nombreux présidents des États-Unis: Washington, Madison, Franklin, Jackson, les deux Roosevelt, Wilson, Truman, Johnson, Gerald Ford. En 1975, de même, le Sénat des États-Unis et la Chambre des représentants comptaient, chez leurs élus, la moitié de francs-maçons.
Présente aux plus hauts niveaux de la vie politique française, la franc-maçonnerie a eu et a encore une influence marquée sur la société du pays, au point qu'un de ses ex grands maîtres, Jacques Mitterand, pouvait écrire, en 1975, dans la revue du Grand Orient, "Humanisme": "En raison même de leurs options politiques diverses, ils, (les francs-maçons) préparent ainsi, par textes précis, l'esprit et parfois la lettre même du projet de loi qu'une majorité d'homme de progrès seront susceptibles de voter dans leurs attributions parlementaires".
Un autre ex-grand maitre, Fred Zeller, déclarait en 76 au magazine "Crapouillot": C'est grace aux travaux effectués dans les loges que furent élaborées toutes les grandes lois qui marquèrent l'histoire contemporaine: abolition de l'esclavage dans les colonies, habitations à loyer modéré, statut des fonctionnaires, sécurite sociale, crédit agricole, loi sur la contraception, etc".
Marcel Samide: "L'école laïque française, c'est le fait de la maçonnerie. D'autres législations, sécurité sociale, allocations familiales, planning familial, etc. sont aussi nées, souvent, d'un travail qui a commencé en loge".