vendredi, avril 17, 2009

Les Francs-Maçons sont parmi nous

Article du périodique "VÉRITÉ", (Comité de vigilance canadien français), mai 1963

Les Francs-Maçons sont parmi nous...
LE DR JACQUES ROUSSEAU ACCUSE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Rousseau_(botaniste)

"Vérité, Justice, quoi qu'il en coûte", voilà le but du Comité de Vigilance. C'est pourquoi nous ouvrons à nos lecteurs le dossier Jacques Rousseau.
Le Dr Jacques Rousseau est considéré comme un des rares savants canadiens-français qui ait atteint une renommée internationale. Il a publié plus de 450 (quatre cent cinquante) études scientifiques. Il est connu dans le domaine scientifique comme Le grand spécialiste international de la botanique. Plusieurs plantes portent son nom. Jacques Rousseau a reçu des distinctions honorifiques venues du monde entier.
Son frère (André) fut ministre à Québec dans le dernier gouvernement Lesage. Deux autres de ses frères sont morts pour la libération de la France comme officier dans la Canadian Army.
Le Dr. Rousseau ne fait pas de politique. Il n'est lié à aucun parti. C'est un homme de sciences, qui se veut honnête et objectif.

En novembre 1956, le Dr Jacques Rousseau était nommé directeur du Musée de l'Homme à Ottawa.
Le 28 février 1959, le Gouvernement de M. Diefenbaker le remerciait de ses services par décret-loi.
Le Dr Jacques Rousseau accuse... Il dénonce les groupes anglo-saxons et leur franc-maçonnerie; il explique que, pour parvenir à un poste élevé dans l'administration fédérale, il faut:
1. - Etre soi-même un franc-maçon;
2. - ou bien pactiser avec la franc-maçonnerie;
3. - ou encore réussir à se faire accepter par des "concessions" qui ressemblent fort à du léchage prolongé de bottes anglo-saxonnes... ou franc-maçonnes.

Le Comité de Vigilance vous livre le témoignage bouleversant de Jacques Rousseau.

"Idéal maçonnique". J'ai beaucoup d'amis anglo-saxons qui sont maçons. Et qui sont des plus décents. Ce qu'ils voient dans la maçonnerie, c'est l'idéal d'entraide. Mais que des arrivistes pénètrent dans la boîte, cet Idéal sera immédiatement tourné à leur avantage et forcément dirigé contre d'autres personnes.

1. Quand je me suis présenté à l'examen du service civil à la demande du gouvernement d'alors, afin de postuler le poste de directeur du Musée National, il s'est commis toutes sortes d'irrégularités dont le sous-ministre adjoint du ministère du Nord Ernest Côté, était le centre, et cela en vue de m'éliminer. Ernest Côté, que l'on soupçonne d'être membre de la maçonnerie, m'a alors dit: "La maçonnerie est contre vous." Deux ans plus tard, citant cette phrase à Roy Faibish, secrétaire du ministre du Nord, que je savais maçon (car il portait le bouton ad hoc à la boutonnière), celui-ci est entré dans une grande colère, comme s'il venait de découvrir un geste de trahison. Il m'a fait confirmer la phrase précitée, m'a dit d'être bien sûr que c'était Ernest Côté qui m'avait dit cela et non pas un autre. Puis il a ajouté: "Côté va en entendre parler".

2. L'Honorable Lesage, alors ministre du Nord et Côté m'annoncent que ma nomination se fera en deux étapes. On me nommera d'abord au rang de directeur de division, puis, quelques mois plus tard, on me donnera le rang de sous-ministre. En effet, si j'avais accepté d'aller à Ottawa, c'est uniquement avec le rang de sous-ministre. J'ai compris plus tard que c'était pour me donner le temps d'entrer dans le "club" approprié.

3. Le lendemain, de mon arrivée à Ottawa, Marius Barbeau insiste pour que j'aille à une réunion qui intéressait surtout le district métropolitain d'Ottawa et la galerie des Arts. Je rencontre là notamment un industriel important d'Ottawa, qui m'invite à déjeuner au cours des deux ou trois jours qui suivent. Au dessert, il m'offre d'abord de devenir membre du "club" Rideau puis d'entrer "In the group that has the whole Influence in government circles. We have a few French Canadians, and according to your qualifications and position, you are one eligible. I guarantee your admission." J'ai poliment décliné déclarant que je n'appartient à aucun groupe et que je ne suis pas intéressé non plus aux Chevaliers de Colomb et à l'Ordre de Jacques Cartier; que tout en ne mésestimant pas les intérêts de ces groupements et comprenant parfaitement que des personnes aspirent à en devenir membres, il se trouvait que la nature même de mon poste (directeur du Musée de l'Homme),
qui me demandait d'avoir des relations cordiales avec tous les groupes ethniques et religieux du pays, me suggérait de m'abstenir d'adhérer à un mouvement fermé. "Songez-y me dit l'industriel, c'est là que se trouve toute l'influence et cela est essentiel pour que vous montiez l'échelon supérieur (il n'y avait au-dessus qu'un échelon, celui de sous-ministre) et pour que vous ayiez la possibilité d'accroître vos revenus."

Depuis, deux maçons, l'un à Montréal, l'autre en Europe, m'ont spontanément dit que, "J'avais reçu une invitation à devenir maçon et que je l'avais déclinée". L'Européen a ajouté: "Dès lors je savais que vous ne resteriez pas". Le Canadien m'a dit (il y a quelques semaines à peine): "Dès lors vous étiez marqué et placé sur la liste des ennemis".

4. Quelques jours après le déjeuner avec l'industriel, mon subordonné Marcel Rioux, gendre de Marius Barbeau, vint me voir à mon bureau et me parla spontanément de maçonnerie en ces termes: "Ici, m'a t-il dit, il est important pour un directeur d'institution d'être de la maçonnerie. Le Père Lévesque est d'avis que nous avons le droit d'en faire partie dans ces conditions, même en tant que catholiques".

5. Au cours de cette conversation, Rioux me suggère d'entrer dans un mouvement qui a pour but "d'installer dans le Québec l'école laïque, d'éliminer le courant de superstition qui y règne et de renvoyer les curés à la sacristie, leur domaine". Maurice Lamontagne et (Eugène) Bussières, aujourd'hui du conseil des Arts, en font également partie. Rioux ajoute qu'il n'y a pas d'espoir tant que Duplessis est au pouvoir et qu'il faudra sans doute attendre cinq ou dix ans c'est-à-dire l'avènement des libéraux au pouvoir. Je lui réponds que les parents sont souverains dans l'éducation de leurs enfants. Que je serais prêt à aider les parents musulmans qui voudraient établir ici une école coranique. Je reconnais que les agnostiques ont le droit de donner un enseignement agnostique à leurs enfants. Si moi-même j'étais agnostique, mes enfants n'iraient certainement pas à la messe et dans les écoles dirigées par des communautés. Comme je paie présentement pour faire donner des cours privés et catholiques à mes enfants, je ferais de même pour les élever dans l'agnosticisme si tel était mon état d'esprit. A Rioux qui vient de se déclarer complètement athée, je me déclare surpris de constater qu'il envoie ses enfants dans des couvents catholiques au lieu des écoles publiques d'Ottawa et qu'il les fait aller à la messe. Il me répond que dans le contexte actuel, cela, s'impose pour ne pas avoir trop de difficultés.

6. J'ai refusé d'entrer dans les deux mouvements. À partir de ce moment, Barbeau et Rioux qui, jusqu'à mon arrivée à Ottawa m'invitaient à coucher et prendre des repas chez eux, ne m'ont plus jamais réinvité et sont devenus résolument hostiles à mon endroit. Quelques jours plus tard Rioux m'annonça son intention de partir pour l'Université de Montréal, où le recteur Lussier, parait-il l'invitait à devenir directeur de la Faculté des sciences sociales. Quant à Barbeau, il continua à quémander des faveurs personnelles, mais n'apporta plus la moindre collaboration. Rioux pour sa part s'occupa à me miner systématiquement auprès de Maurice Lamontagne, conseiller de Saint-Laurent. Au point que rencontrant un jour Saint-Laurent à une réception de l'ambassade d'Irlande lors de la St-Patrick, trois mois après mon entrée en fonction, Saint-Laurent me tourna brusquement le dos dès que j'eus mentionné mon nom. Je tiens à ajouter que c'est Saint-Laurent qui s'était dirigé vers moi la main ouverte, m'invitant à décliner mes noms et titres par la question: "Monsieur?" m'ayant pris apparemment pour un diplomate étranger.

7. Avant que je ne prenne mon poste, ma nomination eut lieu le 15 novembre et mon entrée en fonction le 1er janvier 1957, Rioux me téléphone à Montréal pour me dire que le sous-ministre adjoint, Ernest Côté, l'archéologue Macneish et lui-même, Rioux, avaient décidé de faire congédier un archéologue du nom de Thomas Lee, que je n'avais jamais rencontré. Si j'étais d'accord, Côté ferait rédiger la recommandation par Macneish et Russell (directeur du Musée d'Histoire Naturelle et directeur intérimaire du Musée de l'Homme). La raison était que Lee ne "voulait pas collaborer avec ses collègues." "Ce n'était pas, ajouta Rioux, une question qui demandait en soi une solution urgente, mais on voulait profiter de l'occasion. Comme il était anglo-saxon et moi canadien-français, Je ne porterais pas l'odieux fardeau d'avoir congédié une personne de l'autre groupe ethnique. De toute façon, ajoutait Rioux, si la chose ne se fait pas immédiatement, je découvrirais à mon entrée en fonction que la chose s'impose et j'aurais à prendre cette décision."

Je m'y suis objecté et j'ai déclaré que je prendrais mes responsabilités. Et au surplus je m'objectais à ce que l'on congédie qui que ce soit pendant les 45 jours entre ma nomination et mon entrée en fonction, à moins qu'il ne survienne des faits nouveaux, scandales, etc... exigeant une action rapide. Ne connaissant pas encore Rioux, et Macneish, j'étais persuadé qu'ils avaient raison et que j'aurais à congédier Lee. J'ai donc commencé l'enquête le jour même de mon arrivée au bureau le 2 janvier 1957. J'ai découvert que les accusations contre Lee n'étaient pas fondées; qu'il était l'archéologue le plus habile du pays; qu'il avait fait les plus grandes découvertes archéologiques au Canada et que cela lui avait valu l'animosité de Macneish, et d'un autre archéologue du Musée, un ambitieux du nom de Taylor qui incidemment avait reçu de Lee sa première formation archéologique. J'ai découvert que Lee, au lieu de faire de la manie de la persécution, comme on me l'avait dit, était effectivement persécuté. A la suite de mon départ, Lee donna sa démission sachant qu'il n'avait aucune chance. Le sous-ministre Côté d'ailleurs avait tout fait pour déconsidérer Lee auprès de moi, en présentant des rapports mensongers.

8. Il est important ici de parler de Macneish, l'archéologue. C'est un ancien boxeur de Chicago, un champion poids plume. Il n'en faut pas davantage pour savoir qu'il a fréquenté la pègre, puisque ce sport professionnel, comme la lutte, est entre les mains de la pègre. Homme d'aucune éthique. Ivrogne invétéré, faisant des propositions à toute femme qu'il trouvait jolie. Aucune éthique professionnelle: il falsifiait les comptes et même les données scientifiques. Le ministre savait cela. J'en ai parlé un jour au secrétaire du ministre, Roy Faibish, et il m'a déclaré: "Pour aucune considération, Macneish ne peut partir. Et comme il ne s'entend pas avec Lee, c'est Lee qui doit partir. Or je savais que Faibish était maçon. Un jour, dans mon bureau, le boxeur archéologue, Macneish, que je venais de prendre en flagrant délit d'irrégularité lève les poings contre moi; mais n'a pas réussi à me toucher uniquement parce que le pupitre nous séparait et qu'il était trop petit. Il y avait un témoin de la scène. A la suite de cela, Ernest Côté m'a déclaré que puisque il y avait mésentente entre moi et mon subordonné Macneish je devais partir.

9. Je recommande un jour la promotion d'un irlandais catholique. Il remplissait effectivement un poste mais on ne lui donnait pas le traitement approprié. "Ces gens-là, me déclare Côté, sont nos ennemis". Si la personne en question avait été de la maçonnerie, la promotion se serait faite. J'en ai eu la confirmation quand on a essayé de m'imposer un maçon, incompétent d'autre part. Aucune recommandation du directeur du Musée n'était suivie. On allait toujours à l'encontre.

10. Un jour on me convoque d'urgence devant le service civil parce qu'un candidat pour un poste supérieur du Musée était par hasard de passage en ville et qu'on voulait profiter de l'occasion pour procéder à l'examen et lui éviter ainsi des frais. J'ai su au cours de la réunion subséquente que ses frais de déplacement avaient été payé par la Commission du Service civil. La personne en question s'est présentée à l'examen avec insigne de maçonnerie, le triangle et l'équerre, grand modèle (environ, deux ou trois pouces de haut) épinglé au veston. Tous les autres membres du jury, les membres du service civil et le directeur du Musée d'Histoire naturelle, le trouvent merveilleux et veulent l'engager séance tenante. Et pourtant, le candidat s'était conduit comme un idiot. A ce moment, je produit une lettre de la direction du British Museum auprès desquels je m'étais renseigné après avoir appris par une indiscrétion que l'on envisageait la nomination de cette personne. L'auteur de la lettre déclarait que celui qui avait porté un jugement sur le candidat et qui était l'une des plus grandes autorités des musées d'Angleterre était: "most emphatic in recommending us not to employ that man".

11. Invité par Diefenbaker à passer à son bureau (alors que j'avais demandé l'entrevue en mentionnant que je n'avais que deux matinées à ma disposition, ce qui était peut-être impertinent), Diefenbaker me demande brusquement après 50 minutes de conversation: - "What is this sex affair that is reproached to you". Je sursaute et bondis d'indignation devant un tel mensonge. "Mais dit-il, c'est l'affaire qui vous est reprochée dans le rapport du sous-ministre".
-"Mais répondis je, je ne l'ai jamais vu ce rapport du sous-ministre et l'on refuse même de me dire quelles accusations sont portées contre moi. Elles sont m'a dit le sous-ministre Robertson, confidentielles." Diefenbaker a alors changé de sujet, me déclarant que je suis peut-être injustement attaqué, mais qu'il n'est pas capable de faire enquête par dessus ses ministres et qu'il doit leur laisser leurs responsabilités. Quelques heures plus tard, Roy Faibish, secrétaire du ministre Alvin Hamilton alors ministre du Nord, me téléphone, indigné, presqu'en pleurant, me déclarant que lui et son ministre venaient, de se faire engueuler par Diefenbaker et que cela pourrait avoir pour eux des suites fâcheuses.

12. J'ai demandé à la même époque une entrevue à Robertson, avec la direction du corps syndical auquel j'appartenais. J'ai demandé à voir et lire séance tenante le rapport contre moi.Robertson me déclare que le rapport comme les accusations sont confidentiel. Le groupe syndical s'est très mal comporté, ne posant que des questions de routine et évitant d'intervenir pour appuyer cette demande. A cette entrevue, Roy Faibish secrétaire du ministre Alvin Hamilton était présent et portait avec morgue son insigne maçonnique, grand modèle semblable à celui qu'avait porté le candidat à l'examen du service civil.

13. alors que j'étais établi en France à la Sorbonne, le secrétaire d'un député qui m'était sympathique, mais qui semblait appartenir à la maçonnerie, un chef de parti alors (Hazen Argue), m'a fait dire que je ne devais jamais essayer de revenir au Canada "that I would be crucified" et que même les institutions canadiennes françaises me seraient fermées. Effectivement, au moment même où McGill était prête à me nommer, l'affaire est tombée brusquement. Même chose à l'Université de Montréal. A Laval on a tenté également de m'empêcher d'être nommé et n'était Mgr Vachon, la nomination ne se serait pas faite.

14. L'Honnorable Chevrier, qui parmi les anglo-saxons d'Ottawa à la réputation d'être un franc-maçon notoire à écrit à mon frère (qui a été ministre libéral à Québec) que lui et son parti refusaient de faire quoi que ce soit en ma faveur parce que "j'avais montré peu de sympathies à certains des leurs". Or ces seules personnes étaient Macneish, qui n'a rien à voir avec le parti libéral, le sous ministre Côté qui comme fonctionnaire n'avait pas à prendre partie dans la politique qui de l'aveu même de Roy Faibish avait trahi les libéraux en livrant des renseignements au cabinet conservateur, et Marcel Rioux, un fonctionnaire (qui il est vrai continuait à faire de la politique libérale même sous le règne conservateur) Les autorités du ministère le savaient, mais cette activité était dirigée uniquement contre l'Union Nationale et surtout Maurice Duplessis. Enfin, Marius Barbeau, considéré par tous les gens d'Ottawa comme maçon et n'appartenant à aucun parti. Les amis dont parlait Chevrier semblent donc des gens du "club" plutôt que des gens du parti. Si Barbeau s'est rebellé contre moi, c'est uniquement parce qu'il demandait des faveurs inadmissibles telles un octroi de crédits aux dépens des membres du musée, supprimer la publication de travaux de membres du personnel pour publier plus de ses propres travaux. , etc...

15. Je siège un jour avec le service civil pour le choix d'un officier administratif au Musée. De l'avis des membres anglo-saxons du jury, un canadien-français, M. Edgar Charron est le seul ayant les qualifications requises, J'accepte leur jugement et Charron est nommé. Quand j'apprends la nouvelle à Ernest Coté, il entre en furie et déclare que j'aurais dû bloquer cette nomination: "N'oubliez pas que vous et moi sommes des canadiens français et que nous n'avons pas intérêt à en nommer d'autres."

16. Après mon départ, le ministre Alvin Hamilton réunit les fonctionnaires supérieurs de son ministère, tous anglo-saxons (Je tiens le renseignement d'un témoin anglo-saxon) et déclare qu'il leur a rendu service en se débarrassant de moi, que les raisons de mon départ ne sont pas celles invoquées, qu'il a réussi à museler tous les journaux du pays sauf deux et qu'il compte à brève échéance prendre les moyens pour faire taire les membres du parti CCF qui ont pris ma défence. "Comme je vous ai aidé, dit-il il va falloir que vous m'aidiez en engager au moins quelques fonctionnaires subalternes de langue française pour montrer à l'électrat "qu'Ottawa" n'est pas contre la province de Québec.
Dr Jacques Rousseau.

2 Comments:

Blogger anti-macon said...

NOUVEAU JOURNAL - 8 décembre 1961

L'OPINION DE PAUL TOUPIN

L'exilé Jacques Rousseau

L'émission "Premier plan" de la semaine dernière nous réserva la surprise agréable de nous présenter Jacques Rousseau. Ce ne fut pas trop tôt. La télévision se devait de faire connaître à son vaste public ce Canadien Français qui professe en Sorbonne, ce qu'ignore sans doute le député Fisher. Ce que tout le monde ne sais pas, c'est que le professeur Jacques Rousseau fut une victime de notre fonctionnarisme fédéral.

Sans doute s'accommode t-il fort bien de vivre à Paris. Il n'y regrette pas Ottawa, où son expulsion ne passa pas inaperçus. Quelques protestations se firent alors entendre: elles durèrent peu. Le "cas" Rousseau fut vite oublié. Et comme les absents ont toujours tort, le haut fonctionnaire Rousseau laissa, derrière lui, la réputation d'avoir eu tort. Avec ce "Premier plan" qui le replace dans l'actualité, ne convient-il pas de lui donner la parole? Coïncidence heureuse, une lettre de Jacques Rousseau nous parvenait récemment. Adressée au nouveau journal nous en ferons état, car son importance vaut tout éditorial que nous aurions pu écrire sur le fonctionnarisme et le bilinguisme.

Vauves, le 17 novembre 1961.
Monsieur Paul Toupin le nouveau journal, Montréal.

Cher monsieur Toupin, je viens de lire votre article intitulé "La langue mal pendue" paru au cours d'octobre dans le nouveau journal. Je connais le fonctionnarisme fédéral.

Après 25 ans à la Faculté des Sciences de l'Université de Montréal et à la direction du Jardin botanique, où j'ai succédé au F. Marie
Victorin, je suis devenu le premier directeur du Musée de l'Homme à Ottawa. J'avais résisté deux ans mais j'ai fini par succomber quand l'honorable Jean Lesage m'a dit que je pouvais faire oeuvre nationale, que j'étais le seul à pouvoir occuper ce poste, etc. etc., et tout le tra-la-la. On me promettait surtout de me laisser travailler dans une atmosphère de paix. C'était tentant.

En fonction dès le 2 Janvier 1957, j'ai dû découvrir dès le 3 que je serait un enfant d'école sous la férule d'un certain Ernest Côté, que je ne veux pas qualifier parce que la loi du libelle n'est pas la même chez nous qu'en France. Or, ce sous-ministre adjoint, Canadien Francais de l'ouest, mon supérieur immédiat, exigeait que je corresponde avec lui uniquement en anglais. Et pas seulement pour les rapports officiels. Lorsque je partais d'Ottawa en service commandé pour Montréal, je devais quitter le bureau une demi-heure avant la fermeture. Or j'étais tenu de solliciter préalablement la permission et en anglais. le moindre accusé de réception devait être en anglais, même les écrits de caractère strictement personnel.

Soit dit en passant, ce dénommé Coté était un produit du ministère des Affaires extérieures où il avait été conseillé.
Cet exemple sans doute n'ajoute rien à ce que vous savez du service fédéral et ce n'est qu'augmenter d'un élément les statistiques. Inutile de vous dire que ce régime ne pouvait durer. Et le susnommé qui en avait assez de mes revendications et à qui j'ai finalement décidé d'écrire en français pendant près d'un an a finalement obtenu ma tête à titre de Canadien Français récalcitrant. Je me réjouis au moins d'un point. Le Service civil n'ayant pu me congédier et ayant moi-même refusé de démissionner, il fallut un décret-loi pour supprimer mon traitement. J'ai continué à revenir à mon bureau tous les jours, pendant plus d'une semaine. On n'a pas osé m'expulser manu militari. Il m'a donc fallu à regret quitter et devenir chômeur pendant près d'un an. Et cela parce que l'on m'avait invité (M. Lesage) à venir
à Ottawa faire oeuvre nationale. Disons que cela avait surtout aidé ses élections dans Montmagny.

Bien à vous, Jacques Rousseau. PS. Excusez mon verbiage. Les éléments accessoires permettent de mieux situer le problème.

En style de fonctionnaire, nous dirons de cette lettre: NO COMMENT.

NOUVEAU JOURNAL - 8 décembre 1961

12:40 p.m.  
Blogger anti-macon said...

Cet article du congrès juif de 1975 exige:
1 - des écoles neutres (sans dieu) au Québec = fait
2 - des commisions scolaires linguistiques comme mesure intermédiare = fait
3- des écoles unifiés anglais/français = la dernière étape à faire. Et si tout le débat sur les "accommodements raisonnables" avaient été une autre étape préliminaire pour préparer le terrain dans ce sens? On habitue la populace à accepter des couteaux dans les écoles, alors pourquoi pas l'anglais à 50% aussi? Pauline Marois, la cheffe des "souverainistes" a déjà proposé d'enseigner l'histoire en anglais. Faut bien être "full tolérant" après tout...

BULLETIN DU CERCLE JUIF
Montréal, Juillet-Août, 1975
No. 170

ÉDITORIAL

l'enfant prodigue: le système confessionnel

Historiquement, le Congrès Juif Canadien a déjà manifesté son désir de voir changer le système d'éducation du Québec en proposant un autre système qui serait UNIFIÉ.

Dans la présentation, lors de l'audience publique tenue 1e 3 Juin, la délégation du Congrès Juif Canadien, sous la présidence de Me S. Cutler, a souligné qu'il n'était point question de pouvoir envisager une unification de prime abord comme structure viable; et c'est, dans cet état d'esprit, que le Congrès réaffirmera une fois de plus, sa position, voulant qu'un système neutre s'applique au Québec.

L'école doit refléter la relation intime qui existe entre langue et éducation. Cependant, il va sans dire que de tout temps, l'instruction —en tant qu'elle se définit comme un acquis culturel d'ordre scolaire — a fait la barbe à l'éducation —en tant que celle-ci se définit comme un acquis social d'ordre moral.

Bien que les commissions unifiées aient quelque attraction, la minorité souffrira en termes de services permis étant donnée la situation actuelle. Des commissions linguistiques —comme étape de transition— seraient une forme d'alternative plus acceptable aujourd'hui plutôt que des commissions unifiées et supérieures au statu-quo. Seuls les gouvernements et les gens de bonne volonté pourront surmonter l'empêchement qu'occasionneraient les problèmes constitutionnels.

la langue devient aujourd'hui — et plus particulièrement au Québec — ce que fut la religion historiquement: objet de dissensions extrêmes ou modérés. L'apprentissage d'une langue, c'est, par définition l'acquisition d'une syntaxe, de règles qui régissent cette dernière, et d'expressions "toutes faites" qui trouvent une résonance particulière dans le milieux où elles ont été prises pour acquis: les tournures idiomatiques en sont le meilleur exemple-témoin.

Toutefois, apprendre une langue qui nous soit étrangère, ne signifie nullement céder le pas à son identité propre, et la preuve la plus évidente — sinon la plus manifeste — est la prédisposition des interprètes à un tel apprentissage.

La personnalité de l'être humain doit pouvoir faire fi de certaines données qui provoquent en eux un "bloc", un arrêt, tout simplement parce qu'il leur semblerait ne plus s'appartenir.

Nous pensons que si les êtres humains, arrivent à faire ce pas en avant, lequel est avant tout un geste manifeste et évident de "bonne volonté" — dans le sens où celle-ci permet une compréhension mutuelle meilleure de la nature des problèmes qui peuvent nous affecter — alors un grand pas en avant sera fait.

Le problème de la langue ne peut pas être minimisé. Bien de problèmes de communications actuellement expérimentés dans des commissions s'efforçant d'opérer dans les deux langues, seraient résolus, si les commissions linguistiques constituaient la première étape vers l'unification.

L'illustration de ce problème résiderait dans le fait que nos enseignants, nos administrateurs et services para-pédagogiques puissent acquérir graduellement un niveau d'excellence dans l'autre langue, laissant une marge appréciable d'énergie professionnelle laquelle serait consacrée aux inquiétudes réelles d'un conseil scolaire qui sont d'ordre pédagogique.

Cet état de transition donnera au syndicat des enseignants la chance de pouvoir mettre de côté les différences qui les divisent et leur permettra de commencer à coordonner leur travail au niveau local.

En définitive, nous serons à même de pouvoir atteindre notre but, c'es-à-dire un système éducationnel par lequel nos enfants seront les bénéficiaires de l'excellence des services et d'une éducation de haut rang.

Cela a été et demeure encore l'intention prépondérante de la majorité de la communauté juive de pouvoir donner aux parents une liberté d'option quant à la langue d'éducation, fait de première importance et base fondamentale, la langue étant à la fois un moyen et une fin.

Nous attirons l'attention sur la question délicate qui se poserait si l'on avait à faire un remaniement inattentif.

Les commissions devraient être organisées de manière à être assez grandes pour être assurées des services complets pédagogiques et administratifs et ayant une affinité avec la langue d'enseignement.

Le mémoire du Congrès Juif Canadien propose la recherche et la mise en vigueur de mesures. Celles-ci mettraient en pratique la philosophie démocratique d'un système éducatif — lequel admet des différences prévalant entre individus —et qui s'appliquerait également aux différences qui prévalent dans les communautés.

7:47 p.m.  

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